De 1944 à 1948, l’armée française administre le camp Joffre, à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, où un important contingent de prisonniers de guerre occupe les deux tiers du camp. Durant les premiers mois, les conditions matérielles sont acceptables malgré un régime alimentaire sévère et un manque cruel d’eau. La situation se dégrade totalement en août 1945, au point que la mortalité des prisonniers, jusque-là très faible, devient, en quelques jours, galopante et impossible à enrayer. Si aucun mauvais traitement n’a été, en soi, infligé aux prisonniers, le fait de les avoir volontairement affamés et affaiblis a causé délibérément la mort de la majorité d’entre eux, lors de l’été 1945.