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C'est un objet de rejet et de suspicion dans la philosophie cartésienne notamment. En tant qu’adhésion irréfléchie, le préjugé est d’abord l’autre de toute pensée. Aussi, substituer l’examen personnel à la croyance impersonnelle peut-il légitimement apparaitre comme la tâche même de la philosophie. Socrate ou Descartes ne s’y sont pas trompés, ni la science moderne d’ailleurs. Cela dit, la critique systématique du préjugé ne participe-t-elle pas elle-même du préjugé ? Dans l’évitement du vrai, quelque chose du vrai ne nous apparait-il pas ? En ce cas, ne devrions-nous pas nous départir de la conviction que tout préjugé est en soi condamnable ? Dans un second temps, je parlerai de sa réhabilitation dans la philosophie contemporaine, notamment dans la phénoménologie (chez Heidegger et Gadamer, pour être plus précis). Je procèderai à une série de distinctions conceptuelles: préjugé /opinion /croyance.